Visite et recherches respectueuses

*Mais c'est absolument improbable! Où suis-je "encore" tombée?*

Tombée, c'était le mot, elle était même étalée par terre, à plat ventre, contemplant, quelques instants, la beauté d'un parquet bien ciré.

*C'est très joli...*

Elle avait erré et voyagé à travers le chateau, sans se préoccuper d'un éventuel obstacle, qui la fit tébrucher et donc, tomber sur le nez.

*Encore plus merveilleux...*

Avant qu'on ne se serve de son corps comme essuie-pieds, elle se releva, se frottant un peu partout. Elaine Miller souriait béatement à l'entrée d'un étrange endroit, gênant, pour ne pas changer ses habitudes, l'entrée de ses "collègues". Elle levait les yeux, tentant déjà de compter combien il pouvait y avoir d'ouvrages sur chacune de ces étagères, gigantesques. Elle poussa un cri. Ce qui fit réagir les autres, lui demandant de faire "silence". Très peu gênée, elle continua son avancée. Elaine n'aimait pas lire les livres qui ne signifiaient pas distraction, en toute honnêteté, cependant tout ce qui rimait avec gigantesque, signifiait impressionnant et donc, passionnant. Cette entrée ressemblait donc plus à une visite qu'à une recherche. Elle traversait la "bibliothèque" avec le même petit air qui disait tout. Puis, pour faire comme tout le monde, au moins une fois dans sa vie, elle prit un air intelligent, s'assit sur une chaise et en ouvrant un livre qui était juste devant elle, elle commença à émettre du faux-intérêt pour marquer son intelligence.

-MMMhhh aaaaahhh!! Que c'est intéressant l'histoire d'un homme qui n'a pas su quoi faire de mieux de sa vie que d'aller se promener dans un quartier chic de Londres!

On la fusilla du regard, elle répondit par un sourire de compréhension et referma le livre, en toute négligeance.Elle se bloqua sur sa chaise lisant la reliure des livres qui étaient arrangés au niveau de son optique, sans bouger, attendant un nouvel évènement.

"Vraiment pitoyable !"

Pire, une vraie porcherie. Le dortoir de la salle commune des Poufsouffle située dans les sous-sols du château était sans dessus-dessous. Cette nuit, le jeune homme était partit dormir chez un de ces amis en prenant le Poudlard Express, et à son retour il ne s'attendait pas à un tel bazarre. en effet, ses colocataires avaient fait une bataille de polochons en pleine nuit, sacageant complètement la chambre ronde. D'un côté, Cédric était un peu vexé de ne pas avoir été invité à cette petite bataille, mais il n'était pas là, et étant préfet, il aurait fait mauvaise figure si un professeur était venu. Il se contenta de poser ses deux mains à sa taille, prêt à gronder les élèves comme une mère, quand il repéra près de son lit retourné un vieux livre plein de poussière. Le jeune Poufsouffle perdit son regard dur qui fut remplacé par des yeux pétillants. Il se jeta sur le parquet et hurlant :

"ENFIN !!"

Il prît délicatement le livre comme si il venait de découvrir une relique, puis souffla dessus, enlevant une epaisse couche de poussière accumulée depuis quelques semaines. Cédric devait rendre ce livre depuis 2 semaines, et avait du payer une amende pour "Livre Non Rendu" donné par Madame Pince. Le jeune homme se leva et décida de retourner à la bibliothèque rendre ce bouquin et récuperer ses mornilles qui lui permetteront d'acheter des bonbons chez Honeydukes. Arrivé à la bibliothèque, la bibliothécaire prit le livre de ses doigts osseux et le contempla longuement, pour s'assurer qu'il n'y avait pas de pages encornées, ou de pages déchirées. Après un petit "mouais" pas très convaincant, elle rendit la somme d'argent de l'amende. Cédric, avec son eternel sourire, en profita pour passer entre les rayons chercher un livre sur les Potions lorsqu'il vit une jeune fille blonde dans le même rayon que lui. Et bien sûr, la jeune fille se trouvait pile à l'endroit du rayon où le livre de Cédric était. Avec un petit sourire, il passa son bras lentement devant la jeune fille et attrapa le livre lentement. Cédric plongea son regard dans les yeux de la jeune fille, et en fut troublé. Elle avait deux yeux de differentes couleurs, mais absoluments magnifiques. Il avait même l'impression d'être resté des mois à la regarder, béat. Le Préfet ferma ses yeux pour reprendre ses esprits et fit un sourire à la jeune fille, et dit en balbutiant.

"Bon...Bonjour... Whouahou... Tu as vraiment des yeux magnifiques..."

Cédric n'avait pas l'habitude de flatter une jeune fille au premier abord, mais il fut si subjugué par son regard qu'il devait lui parler...

Elaine n'avait pas changé de panorama, on aurait pu croire qu'elle avait été punie tant elle restait immobile, en pleine contemplation. Et ce n'était pas qu'elle s'ennuyait... Pourtant... Pourtant, lorsqu'une main puis un bras défilèrent lentement devant ses yeux, elle fut surprise et sortit directement de ses songes et de son regard vide. On venait de lui adresser la parole. Elle suivit l'origine de la main et du bras qui avait saisi un livre rangé juste devant elle et découvrit... magie! Un jeune homme. Elaine le détailla tandis qu'il la complimentait sur ses yeux. Elaine n'avait pas pour habitude de se faire muette cependant, non seulement ce garçon l'avait interpellée avec ses compliments mais en plus, elle se sentait "un peu" bloquée. Son zèle pour le langage reprit pourtant ses droits et avec conviction, elle répondit:

-Ils sont vairons, mais tu sais, tu n'as pas grand chose à m'envier...

Elle sourit légèrement en regardant le livre qu'il avait saisi, elle ajouta:

-Enfin, merci c'est gentil, d'habitude, on pense que je suis une personne à blâmer...

Et c'était bien possible, après tout Elaine Miller était une folle cinglée qui bientôt aurait rendez-vous avec la camisole. Elaine toisa les environs, épiant une possible arrivée de la bibliothécaire.

*Cette rabbat-joie de bibliothécaire...*

Et, ne l'apercevant pas, sortit une confisserie de sa poche, pour l'avaler rapidement.

-C'est bon...

*A quoi bon cacher qu'on est gourmand, hein? Surtout dans une bibliothèque!*

Elle reprit à nouveau son petit sourire qui en disait tout sur son attitude désinvolte et continua:

-Je me demande ce que la bibliothécaire me dirait si j'avais "l'audace" de retitrer les livres...

Cédric posa son dos contre l'étagère, et regarda toujours aussi intensément ses yeux, dit vairons. La dernière fois qu'il avait vu ces yeux étaient sur une petite boule de poils, un petit chaton que son père et lui avait recueillit pendant quelques jours, avant que sa propriétaire moldue le réclame. En y pensant, Cédric avait passé de nombreux bons moments avec son père : son premier vol sur un balai, c'était avec lui, son premier bobo, il était là pour le soigner, ses pleurs, il était là pour les sécher. A ce moment de nostalgie, le préfet se mit à sourire, heureux de retrouver de bons moments avec son père...

"Rien à t'envier ? "

La jeune fille, malgré son beau sourire cachait une amertume envers les autres sûrement, pensa Cédric. Et il put en être sûr, quand la jeune fille poursuivit son discours. Le jeune homme, si il était plus proche de la jeune fille, aurait ressenti de la compassion, mais il ne la connaissait que depuis... 1 minute ? Pas assez pour connaître une jeune fille. Ensuite, il esquissa un sourire quand la jeune fille dégusta une friandise de sa poche. Le Poufsouffle répondit :

"En tous cas ça a l'air ^^"

La jeune fille paraissait assez enfantine, ce qui plaisait à Cédric. Quoi de plus barbant que de grandir ? Mieux vaut garder une âme d'enfant.... Le jeune homme prît le même ton que la jeune fille et dit :

"Si je n'étais pas préfet, je l'aurais fait volontiers... Cette vieille harpie est absolument detestable !!"

Il se mit à rire doucement, pour ne pas alerter la bibliothécaire. Ensuite, d'une façon plus détendue, il se présenta.

"J'm'appelle Cédric..."

*Chacun son affliction et ses regrets...*

-Rien, je déraille, comme d'habitude...

Elle sourit, les lèvres pincées avec pour seul objectif de retrouver ses habitudes. Elle soupira assez légèrement et tourna les yeux à nouveau vers le garçon, à présent, adossé à une des nombreuses étagères. Il paraissait lui aussi, pensif, sans doute des souvenirs de longues dates qui remontaient. Pourtant, il remonta à la surface de la terre et il répondit avec un air enjoué. Dans ses termes, toute la retenue et la discrètion présente chez un jeune homme parfaitement inconscient. Savait-il que la "vieille harpie" comme il le disait, avait une fantastique ouïe, capable de faire face à n'importe quelle épreuve? A l'évidence, non, quoiqu'il paraissait la connaître de longue date, sans doute ne connaissait-il pas la redoute. Elaine laissa échapper le rire le plus léger possible, qui en fit pourtant chahuter plus d'un pour qu'elle se taise, et répondit:

-Alors, elle ne doit pas t'aimer plus que tu l'aimes... La rancune, elle connait, et je parierais que tu as eu toutes sortes de conversations intéressantes avec elle!

*Ô vive la baston!*

S'il s'appelait Cédric et qu'il était préfet, pas de doutes la dessus, il était également de Poufsouffle, car même si Elaine passait une bonne partie de sa vie dans ses songes, elle n'était pas totalement sourde aux commérages de certaines. Elle se leva de sa chaise et recommença à voyager entre les étagères.

-Moi, c'est Elaine.

Elle saisit un livre dont elle ne connaissait même pas le titre et l'ouvrit pour le refermer directement trouvant déjà la chose ennuyeuse.

-Et je suis, aussi, à Poufsouffle...

Elle "redéposa" son livre le plus bruyamment possible, ce qui fit produire le même scénario qu'à chaque fois. Elle jeta un coup d'oeil du côté de l'étagère contre laquelle il s'était appuyé.

*Ahhhh Elaine...*